Little Inagua Island, vers la République Dominicaine

Bahamas,  Little Inagua Island.

Nous sommes au large de  Little Inagua Island, début novembre 2013. Il fait nuit, le vent est "à peu près avec nous". C'est une expression qui ne va pas trop mal aux conditions météos des Bahamas. Comprises entre pétole, extrême et "vent à peu près bien". 

Nous ne rencontrons aucun navire, seul au loin vers le sud, des éclats d'avions ou hélicoptères ? Mais surtout depuis la fin de l'après midi, le ciel au sud de Little Inagua est illuminé d'éclairs, un très gros orage qui n'en finit pas et ne nous incite vraiment pas à aller dans cette direction. 

Nous prenons donc directement entre Little Inagua et Inagua Island.

Carte Nord République Dominicaine

Ce n'est pas la meilleure solution, mais je n'ai que celle là. Plus au nord, vers les Turks et Caicos, la précédente tempête a levé une mer forte... la météo (Gribs)  annonce 4 à 5 mètres, connaissant l'optimisme des gribs dans cette région, nous allons éviter. 
Direction: tout droit... la météo nous donne 15 noeuds de vent, pas vraiment totalement dans le pif. En bricolant un peu cela devrait aller. 


Nord République Dominicaine.


Au passage de Little Inagua, nous rencontrons de très forts courant, des vents tournants, il nous faut un moment pour comprendre que nous avons fortement déviés de notre route. Nous avions l'impression d'avoir fait un demi tour complet, en pleine nuit noire... Cela fait drôle tout de même. 
Le vent est passé nord Ouest et la Mer est sud Ouest, cette houle croisée au vent fait de notre Catamaran une belle petite machine à laver... Heureusement une fois passé ce passage, les choses retournent dans l'ordre...

Les vents sont très changeants et brutaux, le cap est très difficile à tenir. Le Genois est affalé, nous marchons 4.5 noeuds (Moteurs 1100 tours) et avons 25 noeuds de vent dans le pif, ou presque!   

Le vent change au moins toutes les 2 heures. Décidément, s'éloigner de ces îles cela se mérite. 

Je fais cap plus au sud, vers la Republique Dominicaine, pour mieux prendre le vent, moteurs coupés, nous marchons a 5 noeuds... Mais cela ne dure pas, je rechange de cap et remet en route les moteurs... 

Bref, depuis notre départ le 7 novembre au matin, nous subissons les vents et la houle. Nous avons finalement une mer croisée, la "houle du vent" légèrement différente de la "houle du courant", ceci nous fait tomber dans des creux de 2 m très brutalement, l'eau passe au dessus du catamaran, qui est tout de même à plus de 3  m au dessus de l'eau!  

Le vent, pratiquement de face, varie de 20 à 27 noeuds... (J'ai écris "dur dur" dans le livre de bord, c'est que nous avons du en baver).
Nous avançons au ralenti, pour préserver le matériel, 3.5 noeuds, et nous retombons à 1.5 noeuds après chaque grosse vague. 

Finalement, le 11 novembre à 1 heure du matin, Sandrine me demande de faire un Stop. Je suis également cassé, à 2 dans ces conditions, sans pilote... c'est pas cool. 

De plus la météo ne s'annonce pas très bonne pour les jours à venir. 

Hors de question, de nuit, de s'approcher trop près de la côte nord de la R.D. et il est impossible de rentrer au mouillage de Luperon de nuit. 




En cas de secours, j'avais dans mon viseur, une marina "Ocean World", seul problème je n'ai aucune carte d'approche et mon Navionic me dessine un gros pâté ! 
C'est à dire qu'il va falloir faire confiance au fait que cette marina existe toujours, qu'elle est accessible de nuit et balisée correctement...cela fait beaucoup de conditions...


Arrivée à Océan World. 

A l'approche, aucune réponse à la VHF, on pouvait toujours y croire. 

Le GPS nous a grossièrement amené à 1 ou 2 miles, j'ai fait le reste à la jumelle. L'entrée était balisée, je me suis rappelé mes cours de navigation, nous avons entendu, très près, les vagues se casser sur les rochers... je n'en menais pas large. 

Le balisage était correct, sauf un récit qui avait été indiqué, et dont il ne restait que le piquet. 

Après avoir tourné en rond dans la marina, impossible d'accoster sans aide à terre, les quais sont trop hauts... c'est donc vers la station essence que je vais chercher mon salut. 

Un autre cata est là, apparemment dans la même situation que nous. 



Il était temps de stopper, voici ce qu'il restait des 250 litres de Go et des 65 litres de sécurité... 






Je vous raconte la suite très bientôt. 

Ecrit le 18/10/2015







George Town à Clarence Town

Départ de George Town vers Galliot Cay.

Le temps change et le train de dépressions qui balaie l'atlantique finit par descendre sur les Bahamas... Il faut bouger.  
Il va falloir mettre de côté la maxime inscrite sur la cabane... 


Nous quittons George Town pour retrouver un mouillage qui nous avait laissé de très mauvais souvenirs à l'aller. Mais aux Bahamas ce qui est vrai un jour ne l'est pas forcément toujours...

http://sailing-rumba.blogspot.com/2013/05/les-bahamas-vers-georgetown-la-suite.html



Nous arrivons au mouillage sur 1 seul moteur, le moteur bâbord a commencé à fumer à mi parcourt et à cracher moins d'eau. Problème d'arrivée d'eau sans doute. Une fois arrivés au mouillage et sous le regard protecteur de Sandrine ... qui surveillait les requins.... je gratte les lumières d'aspiration d'eau de mon embase. Et par précaution je démonte le tuyau et désinfecte avec de la mauvaise tequila. 
Le moteur repart, tout fonctionne normalement. 

Couleurs des Bahamas. 





Clarence Town, Flying Fish Marina. 

Après une nuit calme, passé à Galliot Cay, nous descendons tout aussi calmement à Clarence Town. Où nous retrouvons notre mouillage qui nous avait bien protégé à l'aller. 

Et la dépression nous tombe dessus, nous allons prendre durant 3 jours entre 25 et 35 noeuds de vent... Mais c'est la mer qui semble être déchaînée. 



Depuis Rumba, nous captons toujours le Wifi de la marina et suivons d'aussi près que possible l'évolution de la météo... pas simple d'aller à terre avec ce vent et la distance qui nous sépare de notre mouillage. 

Cela nous laisse le temps d'étudier la route retour. 


Une fois arrivés au large de Little Inagua Island, nous prendrons la décision de passer soit au nord de la République Dominicaine soit entre Cuba et Haiti... la route plus au nord passant pas les Turks and Caicos étant fermée... les fichiers Gribs météos annoncent des creux de 4 à 5 mètres ... nous allons donc éviter!

Et ne pas oublier que sans pilote ... cela ne va pas être cool. 

Pascal Bazzea, écrit le 31/07/2015





Direction George Town Bahamas

Black Point - Great Guana Cay  


Nous partons tranquillement du parc vers 9 h 00. La marée est étale, mais de fortes petites vagues nous accompagnent pour rentrer de nouveaux dans le lagon. 

Le temps est instable, grains, vent tournant vers le SW, ce qui aux Exumas, n'est pas une bonne nouvelle. Les abris étant majoritairement exposés de ce côté. 

Nous arrivons à Black Point, sous un très fort grain, 25 - 30 nds, houle de 1 mètre, mais très courte... mouillage donc très rock and roll, mais pas trop mal... 

Compte tenu du temps il sera hors de question d'aller à la laverie.   

Nous partons vers 7 h 00, l’accès à Georgetown se fait par l'océan. Le vent étant faible et le temps calme, nous prenons le risque de passer, car les courants sont très forts à la sortie...  Merci Volvo. 

Nous ferons le reste du trajet aux moteurs, le seul vent apparent sera celui de notre vitesse 5 nds..., juste avant la tombée de la nuit, je jette 30 mètres de chaîne dans 2 mètres d'eau. Nous allons rester un peu ici.  


George Town. 




George Town Bahamas

George Town Bahamas




Petite visite de la ville... petite. 










Donc... très calme. Le supermarché est "correct" si vous n'êtes pas trop exigeants... c'est sûr, après les commerces aux USA ... cela change. Mais l'accueil est toujours aussi formidable. 


Avis de coup de vent sur Great Exumas. 

Les trains de dépressions qui traversent en cette fin octobre 2013 l'Atlantique, finissent par avoir des conséquences sur le sud des Bahamas. Les Gribs prévoient un fort coup de vent et nous décidons, comme tout le monde, de passer au mouillage plus à l'Est, le coup de vent sera de nord nord Est.  (Nous ne sommes pas beaucoup, 10 bateaux au plus) .

Comme nous avions un peu traîné, en faisant les courses ... le choix sans doute, nous levons l'ancre un peu tard et le vent se lève, brutalement, à peine arrivés de l'autre côté. 



Stocking Island, lagon et bonne protection. Et c'est par 30 noeuds de vent (sous l'abri de la petite colline) que je jette 30 mètres de chaîne, une habitude. Le bateau se cabre à 2 mètres de la langue de sable près de la plage... 


Pascal Bazzea Ecrit le 17/07/2015


  

Nassau, vite fait, puis direction le Sud.

Rapide stop à Nassau. 

Aucune raison de nous attarder à Nassau, le mouillage est de loin un des pires que nous avons rencontré. Bruyant, des "traînes touristes" passent sans arrêt à grande vitesse... des agités en petits bateaux passent à fond dans la zone de mouillage...

A la première heure nous faisons les pleins en prenant soin de ne pas taper les piles de bois, sous l’effet des vagues des bateaux taxis! Nondidiouuuu... 

La sortie vers le sud, depuis Nassau, est délicate. Vous commencez à prendre de face un petit courant, qui, conjugué avec le vent, peut vite générer des vagues courtes et cassantes. Le slalom entre les patates n'est pas mal non plus.  


Sortie sud de Nassau 
Mais cette fois le temps est calme, et c'est une fois de plus aux moteurs que nous avançons. 

Highborne Cay. 

C'est à mi chemin vers Highborne Cay, que notre pilote a donné les premiers signes de fatigue(!?), puis s'est définitivement arrêté. Persuadés de pouvoir reprendre la main, nous ne faisons pas demi tour vers Nassau, de toute façon, l'espoir d'y trouver des compétences est assez faible. 

C'est à Highborne Cay que nous passons une nuit tranquille à côté d'un yacht de 25 mètres ...


Exuma Cays, réserve naturelle. 

Nous décidons de passer par l'océan, afin de gagner quelques miles vu le calme météo. 



La descente sera très calme... au moteur appuyé à la grand voile... 



Arrivés devant Warderick Wells cays, de forts courants nous attendent... je ne voudrais pas rentrer ici par mauvais temps! 

Ces passages entre les lagons et l'océan sont à prendre de préférence à marée étale et jamais le vent contre le courant ! 

L'entrée dans le parc est large mais tendu, car malgré notre faible tirant d'eau, 1.10 m, nous avons le fond à quelques centimètres... 

L'endroit est sublime, l'accueil des gardiens du parc, comme toujours aux Bahamas très agréable... 









Conchs, juste pour les yeux


L'endroit est sublime et si vous avez une bonne annexe, vous pouvez allez faire le tour du parc ... c'est immense. 

Pascal Bazzea écrit le 03/07/2015 



Descente des Bahamas

Quelle route retour, vers les Antilles ? 

La question est ouverte : comment rentrer aux Antilles... il n'y a pas beaucoup de solutions, mais tout le monde m'avait dit que c'était possible... "compliqué" mais possible... 


Route directe vers l'est puis vers le sud. C'est la plus "facile" lorsque les Alizés sont bien établis. 
Seulement nous sommes début novembre, nous avons un train de dépressions énormes qui rendent cette route impraticable. Les Gribs annonçaient entre 4 et 5 m de creux et de forts vents... donc nous allons éviter! 

Nous allons prendre la route épineuse ... comme disent les Anglais. 

Soit en passant au nord de la République Dominicaine... (Je ne suis pas fan, car il n'y a pas d'abris...) 
Soit en prenant le Winward passage, entre Cuba et haiti... pas très Fan non plus, les abris en Haiti sont .... "compliqués", excepté à l’île à vaches.  Et cela nous rallonge beaucoup. 

Compte tenu des vents, presque toujours dans le pif, ou carrément absents, nous prenons 50 litres de Gasoil en plus... "non utiles" d'après mes calculs les plus pessimistes, mais en mer rien n'est certain. Et tomber en panne de pétrole au nord de la R.D. est une très mauvaise idée. 

Nous allons donc profiter d'une descente tranquille des Bahamas. Nous avons le temps de savourer encore notre mouillage à Berry Islands






Tout doucement nous arrivons sur Nassau, cela ne sera qu'un stop technique pour refaire les pleins. Des grains nous attendent au loin.

C'est avec les moteurs à 1200 tours, que nous avançons sur une mer d'huile à 4 noeuds... 




Notre arrivée à Nassau coïncide avec le départ de tous les bateaux de croisières, nous laissons passer, c'est mieux. 

Pascal Bazzea Ecrit le 17/06/2015